44                MEMOIRES DE PIERRE DE LESTOILE.
fièvre continue, laquelle l'envoya en l'autre monde. Sur la fin de ses jours, comme si ce bon prince se fust ravisé sur le tard, il disoit qu'il savoit bien qu'on en vouloit à ceux de la maison de Bourbon; appeloit son neveu le Roy. « Le Roy mon neveu, disoit-il quand « il en parloit. Ce que j'ai fait, je l'ai fait pour lui et « mes autres neveux. Le feu Roy et la Reine connois-« soient fort bien mes intentions. »
Supplément tiré de rédition de 1736.
Le samedy premier du mois de may, fête de Saint Jacques et Saint Philippe, les principaux de la sainte Union s'assemblèrent pour trouver les moyens de re­tenir le peuple (0, duquel ils craignoient un soulève­ment. Le conseil trouva à propos de consulter la Sor­bonne, afin de pouvoir agir en sûreté <ie -conscience. Us dressèrent pour cela une requête et certains articles sur Ies affaires presentes, qui furent portés à la Sor­bonne. Cette requête fut signée du prevost des mar­chands, des echevins, et de plusieurs bourgeois.
Le vendredy septième jour de may, la Sorbonne, après avoir examiné dans deux assemblées les questions proposées à la requête du corps de ville, tous ses sup­pôts assemblés pour la troisiéme fois dans la grande salle du college de Sorbonne, donnerent la décision sur les cas suivans :
10 Si avenant la mort du roi très-chrétien Charles dixiéme (ce qui à Dieu ne plaise! ), ou au cas qu'il
(•) De reunir le peuple : La victoire que Henri iv avoit remportée k Ivry, les villes qu'il avoit déjà prises sur le cours de la Seine, et rap­proche de ce prince vers Paris, effrayèrent les Parisiens ; il y ent des assemblées qui donnèrent de l'inquiétude aux Seize.
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